Métiers en tension dans l'industrie agroalimentaire
Métiers en tension dans l'industrie agroalimentaire

Industrie agroalimentaire : des métiers en tension

Avec 500 000 emplois, l’industrie agroalimentaire est le premier employeur industriel de France avec pour objectif de nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici 2050. Un défi vertigineux pour les professionnels du secteur de l’agroalimentaire, dont le caractère « essentiel » a été exacerbé par la crise sanitaire. 

L’agroalimentaire est considéré comme l’un des dix secteurs stratégiques en France, pourtant les difficultés de recrutement sont récurrentes. 

Alors que le secteur agroalimentaire a continué de travailler pendant la crise Covid et que la reprise économique est bien là, ce secteur peine à trouver des candidats à l’emploi. Mais comment faire face à cette pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie agroalimentaire pour répondre à la demande alimentaire de milliards de personnes ?

Industrie agroalimentaire : des besoins en recrutement constants

L’agroalimentaire a bien résisté à la crise sanitaire. La demande a été très forte pendant le confinement, et l’industrie a maintenu sa croissance de 1,1 % en 2020. Bien qu’on observe des différences entre les acteurs, l’industrie agroalimentaire s’en sort plutôt bien. C’est une bonne nouvelle pour ce secteur stratégique qui compte environ 15 000 entreprises en France et près de 500 000 salariés sur l’ensemble du territoire.
Sans compter les 2,4 millions d’emplois indirects que l’industrie agroalimentaire génère dans son écosystème de sous-traitance. Ces dernières années, l’industrie agroalimentaire a recruté pas moins de 70 000 personnes par an. Cette dynamique de recrutement devrait se poursuivre en 2022.
Aujourd’hui, l’industrie fait face à des difficultés d’embauche. Selon l’enquête Besoins en main-d’œuvre de Pôle emploi, le métier d’ouvrier non qualifié de l’industrie agroalimentaire est classé 5e métier en tension, en France.

De la fourche à la fourchette, la crise sanitaire a profondément impacté l’industrie agroalimentaire. En amont, avec des répercussions sur le besoin en main-d’œuvre, la demande des marchés internationaux et la chaîne logistique. Mais également en aval, avec l’apparition de nouveaux modes de consommation, entre proximité / saisonnalité et une prépondérance du e-commerce.

Nouvelles habitudes, nouveaux métiers : ça recrute dans l’industrie agroalimentaire en 2022

Les nouvelles habitudes des consommateurs font tourner à plein régime les usines alimentaires et les grandes surfaces. En conséquence, la demande de recrutement a augmenté. Selon l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), 33 000, c’est le nombre de postes vacants dans l’industrie agroalimentaire en 2021. Les difficultés de recrutement ne sont pas nouvelles, mais elles ne se sont pas améliorées avec la crise sanitaire. 
« En Bretagne, où le taux de chômage est faible et les entreprises agroalimentaires concurrencées par d’autres secteurs, la pénurie est encore plus forte », s’inquiète Christian Divin, directeur général de l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (Adepale). Cependant, il est difficile de mesurer l’impact sur l’activité des entreprises. Cela ne s’est jamais démenti, y compris au début de la crise. L’industrie agroalimentaire était l’un des rares secteurs à embaucher pendant cette crise.

Une grande diversité de métiers dans l’industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire compte une grande diversité de métiers. La diversité et la richesse des métiers à tous niveaux de qualification constituent une force majeure de l’industrie agroalimentaire : production, logistique, commerce, R&D, fonctions support (marketing, informatique, etc.)…

Diversités des métiers dans l'industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire offre un large éventail de métiers avec de réelles perspectives d’évolution : de l’opérateur de production à la conduite de ligne jusqu’au chef d’équipe avec toujours plus de responsabilités, d’autonomies sur des postes de moins en moins pénibles. Les dispositifs de formation se sont multipliés en interne ou en externe : management, conduite d’installations automatisées, hygiène et qualité, gestes et postures. Des investissements technologiques ont supprimé les manutentions et gestes répétitifs tout en apportant des tâches plus motivantes et responsabilisantes.

L'industrie agroalimentaire favorable aux compétences transférables

Dans l’industrie agroalimentaire, des passerelles avec d’autres secteurs d’activités sont possibles. L’industrie agroalimentaire est particulièrement propice à accueillir les compétences de salariés ayant œuvré dans d’autres secteurs. Les compétences transférables sont de plus en plus prisées notamment les savoir-faire acquis dans la pharmaceutique, la cosmétique ou encore la mécanique. Les candidats aux postes de préparateur de commandes, acheteur, responsable et coordinateur logistique, contrôleur qualité, commercial ou technicien de laboratoire et de fonctions recherche et développement (R&D) et support (marketing, informatique, etc.) sont également des métiers recherchés par les entreprises de ce secteur.
L’industrie agroalimentaire regroupe des spécialisations passionnantes liées aux « matières vivantes ». Pour répondre aux nouvelles tendances de consommation, l’innovation y est permanente.
Les métiers sont si divers que n’importe quel employé peut facilement « basculer » d’un secteur à l’autre. Peu d’autres industries offrent un panel aussi diversifié !

Pourquoi l’industrie agroalimentaire ne séduit plus

Malgré la diversité des métiers que propose l’industrie agroalimentaire et l’ouverture à des compétences acquises dans d’autres secteurs, « on n’a pas du tout de candidats », s’inquiètent de nombreux professionnels. Pourtant, c’est un secteur qui recrute en permanence mais qui peine à trouver de bons candidats, voire des candidats tout court.

Des CDI qui ne trouvent plus preneurs

Alors que le secteur de l’agroalimentaire a progressé de 1 % en 2020, la majorité des TPE et PME qui le composent devaient employer jusqu’à 95 560 salariés en 2022, avec 61,1% de recrutements jugés difficiles, selon l’enquête BMO de Pôle emploi.
Trouver des candidats est difficile, notamment en Bretagne, première région agroalimentaire française, où plus de 50% des offres proposées sont des CDI.
Depuis la crise du Covid, les salariés de certains secteurs telle que la restauration ont quitté leur poste, mais où sont-ils ? Alors que cela aurait dû être une belle opportunité pour l’industrie agroalimentaire, les professionnels déplorent toujours l’absence de candidats.

« On se rend compte que sur des métiers essentiels : soigner, éduquer, nourrir les gens, on a un problème de recrutement. Or, nourrir les gens, surtout aujourd’hui, c’est important. C’est un superbe défi. Mais on a un déficit d’image« , déplore Laurent Dulau, Président ARIA Nouvelle-Aquitaine.
« Il y a un manque d’attractivité et une méconnaissance de ce qu’est l’agroalimentaire » précise Sébastien Larroque, gérant principal de la Maison Roucadil qui mise sur les perspectives d’évolution proposées pour attirer de nouveaux candidats.

Des conditions de travail non attractives

Les conditions de travail des salariés des industries agroalimentaires (IAA) sont marquées par des contraintes de rythme de travail (cadences, déplacements automatiques de pièces, normes de production et délais…) et par des facteurs de pénibilité physique.
L’agroalimentaire est l’un des secteurs où les lombalgies et les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont les plus fréquents. D’après le CNAMTS, l’industrie agroalimentaire totalise 1/4 des TMS reconnus comme maladie professionnelle. En cause : les tâches répétitives, le port de charges lourdes, l’exposition à des vibrations, les cadences rapides de production, la réduction des délais, le froid ou encore le manque d’autonomie dans le travail.
De gros efforts ont déjà été réalisés… sur le port de charge, la limite légale pour le bruit en usine qui est désormais fixée à 80 décibels, l’obligation de porter des tenues adéquates pour les salariés travaillant dans la chaîne du froid…Mais cela ne suffit pas pour attirer de nouveaux talents.

Un déficit d’image : une industrie bien perçue mais trop méconnue

Les métiers de l’agroalimentaire souffrent d’un déficit d’image. Les freins rencontrés par les offres d’emploi de l’industrie agroalimentaire sont notamment liés au déficit d’attractivité du secteur, un manque de connaissance mais également à une image assez négative des métiers de ce secteur. Certains clichés persistent qu’il faut faire tomber par des visites d’entreprises, des témoignages de salariés, par la vidéo.

D’après le baromètre de l’Ania réalisé par le cabinet d’étude GFK en 2010, 65% des consommateurs auraient une bonne image de l’industrie agroalimentaire (IAA).

Autre constat de cette étude, près de 50% des français ne savent pas ce qu’est l’agroalimentaire et ont tendance à confondre cette filière avec l’agriculture et la grande distribution.

« Une personne sur deux n’a pas une connaissance précise de nos activités, constate Jean-René Buisson, président de la Sopexa. Il y a une réelle nécessité d’en parler plus ».
L’enquête OBSERVIA de 2009 mettait déjà en évidence la nécessité d’améliorer l’attractivité des filières agroalimentaires et la connaissance des métiers de ces filières.

“L’image, c’est des gens qui travaillent dans le froid, mais c'est pas tout le temps. Ou pas bien payés, c’est faux. On a des entreprises avec des évolutions de carrière. Le tissu agroalimentaire en France c'est 97% des entreprises qui sont des PME ou TPE. Dans ces entreprises on a des possibilités d’évolution incroyable.”

Laurent Dulau, président de l’association régionale des industries alimentaires. Tweet

Quelles solutions pour rendre les métiers de l’IAA sexy ?

Dans l’industrie agroalimentaire, on combine les forces et on innove pour rendre le travail plus sexy. Mais comment rendre l’industrie agroalimentaire sexy, notamment les abattoirs, qui sont sous le feu des critiques anti-viande, et dont les conditions de travail peuvent être repoussantes ?

Valoriser l’amélioration des conditions de travail

Frédéric Sévignon, directeur régional de Pôle emploi Bretagne, estime que, comme tous les produits frais, la température de l’environnement est basse. Toutefois, les conditions de travail se sont fortement améliorées ces dernières années : les vêtements de travail protègent bien du froid, les équipements réduisent fortement la pénibilité et simplifient le travail au quotidien. Frédéric Sévignon voit également les entreprises se concentrer davantage sur leur marque employeur, leur responsabilité sociale et environnementale pour mieux séduire la jeune génération.

Compenser un salaire peu élevé

Cet argument de rémunération est d’autant plus important que l’industrie agroalimentaire elle-même a des marges bénéficiaires très faibles et ne peut offrir des salaires élevés. Pourtant, les grands groupes tels que Agromousquetaires, Cooperl ou Hénaff… s’engagent tout de même dans des revalorisations salariales ou des négociations sur le 13ème mois. Pour les plus petites structures, on essaie de mettre l’accent sur d’autres critères qui entrent en jeu : les valeurs de l’entreprise, ce qui donne du sens au travail, de plus petites équipes de travail, un management participatif…

Métiers en tension dans le secteur de l'agroalimentaire

Mener des opérations séduction en partenariat

Les professionnels des industries agroalimentaires sont inquiets face aux difficultés croissantes de recrutement. Leurs métiers ne sont pas ou plus attractifs et les candidats ne se pressent pas à leur porte. Différents acteurs de la filière se sont réunis pour tenter l’opération séduction…
Il faut sensibiliser le public à ces métiers, les valoriser et casser certains mythes, clichés…
« À chaque fois qu’il est possible d’ouvrir les portes, de toucher l’outil de production, cela donne de très bons résultats en termes de perspectives et d’engagement » , estime Frédéric Sévignon. Rachel Portolleau, responsable des agences intérim Synergie de Nantes et Rezé, affirme que « Les gens ont une vision rudimentaire de l’outil de production dans l’agroalimentaire. Or, les postes, l’équipement ont évolué ! »

  • La semaine de l’emploi dans l’agroalimentaire
    Les Associations Régionales des Industries Agroalimentaires (ARIA), l’APEC et Pôle Emploi s’associent pour faire découvrir les métiers de l’IAA, les opportunités de formation et d’emploi dans ce secteur qui recrute lors de la semaine nationale de l’emploi agroalimentaire. Cette opération vise à développer l’attractivité du secteur, faire connaître les métiers, les offres de formation et permettre de pourvoir les emplois actuels et futurs.

  • Des visites d’entreprises
    Le département de Louhans (Saône-et-Loire), Pôle emploi et la Mission Locale se sont coordonnés pour faire découvrir la diversité des métiers dans l’agroalimentaire et améliorer leur image auprès des demandeurs d’emploi. Avec l’appui de l’Agence de développement économique de la Bresse Bourguignonne, ils organisent des visites d’entreprises du secteur de l’industrie agroalimentaire par des demandeurs d’emploi en présence des médias.
    Ces visites offrent une visibilité aux entreprises de la région. Elles permettent aux demandeurs d’emploi de découvrir des métiers qui pourraient les intéresser et qui correspondent à leurs attentes.

  • Une immersion professionnelle en industrie agroalimentaire
    L’immersion professionnelle en entreprise proposée par Pôle emploi est un excellent moyen de découvrir des offres, des métiers et de consolider un projet professionnel.
    L’envie et l’adaptabilité à travailler dans un secteur au service des autres sont des qualités qui permettent une évolution rapide, notamment pour les jeunes, et qui intéressent fortement l’industrie agroalimentaire.

Redorer l'image de l'industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire cherche donc à redorer son blason. À cette fin, Ania a considérablement accru sa communication, notamment auprès des jeunes. L’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA) encourage spécifiquement les entreprises de l’industrie agroalimentaire à organiser des visites.
Cette année, ce sont près de 200 entreprises qui ont ouvert leurs portes au public, dans le cadre de la semaine de l’industrie. Ania travaille également avec l’’Agence de Développement de la Visite d’Entreprise à cet égard.
La filière mise aussi de plus en plus sur les salons et les forums pour sensibiliser les jeunes aux réalités et opportunités de l’industrie agroalimentaire. Un site Internet dénommé Alimétiers a également été créé fin 2013. Son objectif : identifier, présenter et informer sur la formation et les métiers de l’agroalimentaire.
Certaines structures ont également entrepris leur propre démarche pour communiquer et promouvoir leur métier.

La vidéo pour redonner une meilleure image à l’agroalimentaire

Ouvrir les portes de l’industrie agroalimentaire pour casser les clichés

Le secteur n’attire pas notamment en raison d’une méconnaissance des métiers. Les entreprises de l’agroalimentaire ont du mal à attirer des candidats et souhaitent communiquer sur l’amélioration des conditions de travail et la modernisation de leur processus de production.
Alors comment faire connaître les métiers de l’agroalimentaire, mettre en lumière les avantages proposés, montrer l’amélioration des conditions de travail et présenter la réalité du quotidien tout en valorisant les personnes en poste ? Les industries agroalimentaires ont bien compris que la communication vidéo était un véritable levier d’attractivité. Elles sont plusieurs à l’utiliser pour casser les clichés, faire la promotion des métiers et des formations de ce secteur. En voici quelques exemples…

Culture Viande, le syndicat des industriels de la viande, a réalisé plusieurs vidéos sur les métiers de la viande, afin de leur redonner une meilleure image et d’attirer les jeunes.
On découvre également des offres d’emploi agroalimentaire en vidéo. Voici quelques exemples :

L’importance d’une marque employeur rayonnante et positive

Il ne faut pas oublier la question de la marque employeur. Sur un site de production ou un site de transformation agroalimentaire, la marque employeur vient rassurer, conforter et donner de la perspective. La marque employeur, à travers les valeurs et les engagements de l’entreprise, contribue à faire rayonner la marque auprès de potentiels candidats, notamment sur le territoire local.
Pour réussir à recruter dans l’industrie agroalimentaire, une plateforme de recrutement est indispensable pour mettre en relation les entreprises en recherche de talents et des personnes en recherche d’un nouveau challenge professionnel.

C’est pourquoi Greenyard Frozen, spécialisée dans la transformation des fruits et légumes et JPA, acteur incontournable de la filière viande, ont choisi d’utiliser la plateforme de recrutement Talents Tube pour diffuser leur marque employeur en vidéo et recevoir des candidatures spontanées en vidéo.

L’industrie agroalimentaire est une filière stratégique en France : premier employeur industriel avec 500 000 salariés, elle intègre des postes variés, du technicien de maintenance au responsable d’usine de transformation, en passant par les emplois saisonniers dans les travaux de récolte, les opérateurs de ligne ou encore les responsables qualité. Cependant, le recrutement dans l’industrie agroalimentaire est souvent difficile en raison de salaires relativement bas et de métiers en tension souffrant d’un déficit d’image, voire de certains clichés. Ainsi, pour les grands groupes comme les PME ou TPE, il est crucial de travailler sa stratégie de recrutement en ouvrant les portes sur les métiers, les perspectives d’évolution tout en rappelant le sens : nourrir la vie avec des produits sains et sûrs.

Audrey Duffert

Développement RH, Communication et Product Owner chez Talents Tube.

Après plusieurs années d’expérience professionnelle dans divers domaines, elle décide de reprendre ses études et s’oriente vers un Master RH afin de redonner du sens à sa vie professionnelle. Forte de 6 années d’expériences en tant que RH généraliste et passionnée par les relations humaines, elle a à cœur d’accompagner les candidats et les entreprises vers un recrutement avec plus de digital, plus d’humain et plus de sens.

Trouvez enfin vos futurs talents grâce à la vidéo !

“Plus de CV ! Erreur de casting ! Comment attirer et recruter les bons profils ?” J’ai la solution !
Pour vous choisir les candidats ont besoin de plus d’informations sur votre entreprise.
La vidéo vous permet de communiquer des émotions, des ressentis, afin d’attirer des candidats que vous n’auriez pas touchés avec les méthodes classiques !
Talents Tube c’est la rencontre vidéo entre le candidat et l’entreprise.
Au delà du CV papier, les candidats s’adressent directement à vous en vidéo. Et grâce à notre offre, nos clients recrutent à nouveau : “J’ai enfin trouvé le candidat que je cherchais depuis longtemps !”


Alors n’attendez plus et bénéficiez dès maintenant de votre diagnostic recrutement GRATUIT

Partager cet article
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur email
Nos derniers articles